Lauréat 2013
Le Grand Prix Lycéen des Compositeurs 2013 a été remis le vendredi 22 mars 2013, au Théâtre du Châtelet à Paris, à la compositrice finlandaise Kaija Saariaho. Comme l'an dernier pour Philippe Hersant, professeurs et lycéens ont choisi le même lauréat : Leino Songs de Kaija Saariaho a, en effet, recueilli la majorité des suffrages des deux collèges sans aucune hésitation. Le Prix, rendu public par le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, lui a été remis par Jean-Claude Casadesus, Président de musique nouvelle en liberté. Les 900 lycéens appartenant aux 43 lycées venus à Paris pour la proclamation du résultat, ont fait une véritable ovation à la compositrice.
Entretien - Kaija Saariaho
l'aspect concours est surtout utile pour motiver les élèves
Quel est votre sentiment face à ce prix qui vous est remis aujourd’hui ? Par rapport à un autre que vous avez pu recevoir auparavant ?
Je suis très heureuse, bien sûr : être ainsi choisie par des jeunes me touche énormément. Toutefois, comme je le disais déjà avant de la recevoir, la récompense en elle-même m’apparaît beaucoup moins importante et significative que tout ce que le Grand Prix suppose en amont : l’écoute dans les classes, les rencontres des compositeurs avec les lycéens ou le débat qui précède la remise des prix.
Pensez-vous que le format des Leino Songs a joué dans le vote des élèves ? Et quid du texte en finnois ?
Je ne sais pas. Peut-être le grand orchestre a-t-il fait impression. Quant au finnois, mon premier sentiment était que ce serait plutôt un handicap. D’un autre côté, c’est peut-être aussi cela qui les a intéressés, ou intrigués.
Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’adapter la sélection aux attentes des lycéens. À mon sens, le plus important reste qu’ils écoutent, tous ensemble, de la musique contemporaine, dans toute sa diversité. Quand j’ai demandé l’avis de ma fille, qui a participé au vote cette année avec sa classe, elle m’a seulement dit que cette variété, d’effectif, de durée ou de forme, rendait difficile la comparaison des pièces. Ici encore, je crois que le rôle de l’enseignant est fondamental. L’aspect « concours » est surtout là pour motiver les jeunes.
Cependant, les jeunes ne sont pas le seul public potentiel de nos musiques : on observe que les mêmes préjugés et ignorances empêchent les gens de tous âges d’en profiter. C’est pour cela que je tiens beaucoup aux discussions d’avant ou d’après concerts.
Quels sont vos meilleurs souvenirs de vos rencontres avec les élèves ?
Le plus intéressant pour moi est de répondre à leurs questions. À travers ces questions, je peux comprendre davantage d’où ils viennent, socialement et culturellement, et ce que sont leurs préoccupations.